« Cultures en lutte », cycle d'éducation populaire politique

Samedi 1 février 2025  
18:00 - 21:00
Aubagne
Adresse:
La Distillerie
22 rue Louis Blanc
13400 Aubagne
Catégories Débat Rencontre Formation
Intervenants Aurélien Catin et l’ensemble du public
Organisateurs Groupe local Réseau Salariat Marseille La Distillerie/ Place aux compagnies
Présentation

Temps II: Pour une Sécurité Sociale de la Culture

Depuis trop longtemps les artistes ne sont vus qu’à travers le prisme idéologique
de la bourgeoisie, des êtres doués d’un talent divin qui ne peuvent s’abaisser au
niveau des travailleurs. Les artistes créent, elles et ils ne travaillent pas!
Cette vision, à laquelle trop d’artistes adhèrent malheureusement à des fins de
distinction sociale, les confine dans une insécurité matérielle qui les asservit
toujours plus.

Avant-hier valets de cour, hier faire-valoir d’une bourgeoisie triomphante, qu’en
est-il aujourd’hui ? Un assujettissement à la rentabilité marchande la plus
triviale.

Derrière les nababs de la culture qui pérorent dans les hautes sphères du pouvoir,
une cohorte de professionnels des arts et de la culture essaient de survivre dans un
marché capitaliste toujours plus tendu. Leur salut adviendra-t-il en jouant le jeu de
la concurrence généralisée ou par la construction d’une classe qui se revendique
celle des travailleur.euses de la culture?

Tels sont les enjeux d’une Sécurité Sociale de la Culture. Mettre en sécurité
matérielle le monde de la culture à l’image du régime général de la sécurité sociale
de l’après-guerre. Une sécurité sociale gérée par les travailleur.euses de la
culture, par les citoyen.nes, et en gardant à l’écart toute ingérence de l’État. Des
travailleur.euses des arts et de la culture protégé.es du marché capitaliste par un
salaire à la qualification personnelle. Des institutions de la culture conventionnées
afin de les protéger des marchés financiers. Un public solvabilisé par une
augmentation de salaire sous forme de monnaie marquée…

Loin d’être exhaustif, Aurélien Catin expose les premières pierres d’une Sécurité
Sociale de la Culture qui se réclame de l’autogestion des travailleur.euses de la
culture et du public:

Quel conventionnement et quelles subventions d’investissement pour les lieux
culturels et les productions d’artistes ou de collectifs et compagnies indépendant·es ?
Un grand nombre d’artistes – probablement une majorité d’entre elles et eux – sont
aujourd’hui exclu·es des institutions culturelles, qu’elles soient publiques ou
capitalistes. Nous assistons à un immense gâchis culturel provoqué par la non-
reconnaissance de leur travail artistique.

Une nouvelle institution financée par cotisation et gérée par les travailleur.ses de
l’art, à l’image du régime général de Sécurité sociale de 46, permettra de doter la
vie culturelle des moyens de production nécessaires à son développement.

Comment mettre en œuvre cette institution émancipatrice ? Qu’apportera-t-elle à la vie
artistique ? Dès lors qu’il s’agit d’imaginer le fonctionnement d’une Sécurité
sociale de la culture à partir des besoins actuels et des luttes en cours, les
questions sont nombreuses et stimulantes.