Puissances du salariat

20/09/2012     BERNARD FRIOT    -  EDITEUR:  LA DISPUTE

Puissances du salariat

Quelle est l’origine de notre modèle social ? Comment le prolonger à l’heure de l’offensive contre les droits sociaux ? Cet ouvrage renouvelle radicalement la lecture de notre histoire sociale et permet une tout autre compréhension de notre présent. Il montre la mutation qu’a connue le salaire à travers la sécurité sociale financée par la cotisation. Le salaire socialisé est au fondement des puissances du salariat contre la mainmise du capital sur le travail et sur nos vies.

Cette nouvelle édition comporte trois chapitres inédits qui complètent la première édition de 1998. L’ensemble restitue dans toute sa cohérence la pensée novatrice de Bernard Friot. À la fois récit et théorie de la socialisation du salaire, il montre comment le modèle salarial s’est construit en France des années vingt aux années quatre-vingt. En quoi il a constitué un progrès et une incontestable réussite. Et comment se sont malgré cela imposées des représentations rétrogrades de ce modèle, tant dans le discours académique que dans les pratiques comptables.

En proposant une autre histoire du salaire et de la protection sociale, Puissances du salariat donne les outils théoriques et factuels permettant de reprendre la marche vers l’émancipation.

Préface à la nouvelle édition

Introduction

Chapitre premier. Le salaire socialisé contre la logique financière

  • I. Le système beveridgien, un système bipolaire financier-redistributif
  • II. L’échec du couple propriété-solidarité
  • III. Au cœur de la protection sociale française, la distribution politique du salaire
  • IV. L’emploi à la française
  • V. Qu’est-ce que le salariat ?

Chapitre II.  Statut et pension des fonctionnaires

  • I. La définition du fonctionnaire et la question du statut
  • II. La socialisation des traitements
  • III. Les pensions : l’audacieuse affirmation d’une ressource de flux
  • IV. À propos du débat actuel sur les retraites et l’épargne salariale

Chapitre III.  Les enjeux de la naisance de l’Agirc

  • I. Les circonstances de création de l’Agirc (1937–1947)
  • II. L’administration de la sécurité sociale : territoire et démocratie sociale
  • III. Les cadres : l’affirmation d’un groupe, indissociable de sa salarisation
  • IV. Le poids des traditions patronales non ou faiblement professionnelles
  • V. Le dépassement en douceur de l’assurance-groupe pour des retraites en répartition
  • VI. Quelques éclairages sur le « salariat à la française »

Chapitre IV. Les Allocations familiales et la salarisation des ouvriers

  • I. Du refus à l’adhésion de la CGT
  • II. Le relatif échec de la salarisation des salaires directs ouvriers entre 1936 et 1950
  • III. Généralisation et homologation
  • IV. Continuité
  • V. Forfaitisation salariale

Chapitre V. Démocratie sociale, paritarisme, partenariat social : la salarisation de la gestion

  • I. La marginalisation des régimes d’entreprise
  • II. La « démocratie sociale » du régime général
  • III. Le paritarisme des régimes de retraite complémentaire, réponse patronale à la tentative de « démocratie sociale »
  • IV. Le partenariat social

Chapitre VI. L’affirmation pragmatique de la cotisation sociale

  • I. L’échec des tentatives de fiscalisation dans les années 1950
  • II. La salarisation de la pension de vieillesse
  • III. La salarisation des prestations de santé
  • IV. Salaire socialisé et prestations familiales
  • V. La salarisation de l’indemnisation du chômage
  • VI. Homogénéisation des ressources, politique des revenus et politique active de l’emploi

Chapitre VII. La dérive de la problématique de la redistribution

  • I. Le discours de la Libération
  • II. Redistribution du salaire ou du revenu : le débat à l’occasion du déficit de 1951
    • A. Redistribution du revenu
    • B. Redistribution du salaire
  • III. L’occasion manquée de la tentative de Jean Marchal d’une « théorie réaliste de la répartition »
    • A. L’inversion marchalienne
    • B. Les limites de la construction des « catégories réalistes de la répartition »
    • C. De la répartition « fonctionnelle » à la répartition « hiérarchique »
  • IV. De la « réduction des inégalités » à la « lutte contre la pauvreté »
    • A. De la « réduction des inégalités »…
    • B. … à la « lutte contre la pauvreté »
  • V. La nouvelle référence à l’emploi dans le discours des années 1980
    • A. Balkanisation des statuts…
    • B. … ou société duale
  • Conclusion

Chapitre VIII. L’inscription comptable et institutionnelle de la problématique de double répartition

  • I. Les notions comptables de « transferts » et de « revenu d’activité »
    • A. La notion comptable de « transferts »
    • B. La notion comptable de « revenu d’activité »
  • II. Les notions comptables de revenu « avant » et « après transferts »
    • A. Les comptes d’affectation des ménages par CSP
    • B. Des précautions inutiles
  • III. La définition comptable de la protection sociale à travers les critères de délimitation du champ des « comptes sociaux »
    • A. Le champ de l’Effort social de la nation
    • B. La méthodologie de 1979 des Comptes de la protection sociale
    • C. La méthodologie de 1987
  • IV. Le binôme des ressources dans deux nomenclatures
    • A. La nomenclature des régimes dans les Comptes de la protection sociale
    • B. La nomenclature des ressources dans un annuaire social, Données sociales
  • V. Les fonctions Population, Emploi et Sécurité sociale des ministères sociaux
    • A. Recul puis réaffirmation de l’Action sociale et de la Population
    • B. Affirmations successives de l’emploi et de la formation professionnelle
    • C. La sécurité sociale dans son impossible séparation de la Population et de l’Emploi

Chapitre IX.  Capital humain et revenu inconditionnel : la double méprise

  • I. Les critères traditionnels de définition de l’emploi
    • A. Le champ de l’emploi : l’échange contractuel d’un travail contre un paiement
    • B. L’emploi salarié : la subordination
    • C. La distinction entre activités non marchandes et activités marchandes
  • II. L’héritage d’Adam Smith
    • A. Le mode d’affirmation du primat du travail productif chez Adam Smith
    • B. L’enracinement de la théorie courante de l’emploi dans la thèse d’Adam Smith
  • III. L’incapacité des courants hétérodoxes à produire une théorie de l’emploi cohérente avec la socialisation du salaire
    • A. L’ajout d’une dimension non marchande à la définition marchande du rapport de travail
    • B. Une lecture à contresens du mouvement du salaire direct
    • C. Les impasses de la définition contractuelle de l’emploi
  • IV. Deux dérives symétriques : le capital humain et le revenu inconditionnel
    • A. L’approche par le capital humain
    • B. Critique du revenu inconditionnel

Conclusion

Bibliographie