Abolir la dette, Travailler sans crédit

17/12/2019     FRIOT BERNARD , BABA DENIS    -  EDITEUR:  ATELIER DE CRÉATION LIBERTAIRE

Abolir la dette, Travailler sans crédit

Ce sont nos anciennes et anciens de la classe ouvrière révolutionnaire, à l’école desquels nous nous sommes mis, qui ont montré dans les faits la possibilité d’un contrôle démocratique de l’économie, nous débarrassant – entre autres – des créanciers, fussent-ils publics. Comment ont-ils fait pour libérer la production du crédit et comment marcher à nouveau à leur pas, c’est ce qu’essaye de montrer, de façon très générale, ce petit texte illustré.

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Ballast - revue en ligne - Cartouche 50

L’économiste et socio­logue com­mu­niste Bernard Friot est connu pour avoir éla­bo­ré cette pro­po­si­tion que Frédéric Lordon tient pour « pro­pre­ment révo­lu­tion­naire » : le salaire à la qua­li­fi­ca­tion per­son­nelle, plus cou­ram­ment dési­gné sous la for­mu­la­tion « salaire à vie ». Qu’est-ce à dire ? Il s’a­git de recon­naître tout un cha­cun comme pro­duc­teur de valeur éco­no­mique et d’a­bo­lir le mar­ché de l’emploi, grâce, notam­ment, à l’ins­tau­ra­tion d’une échelle des salaires pou­vant aller de un à quatre. Ce petit livre, construit autour de 49 para­graphes illus­trés, se concentre sur la ques­tion du cré­dit en tant qu’ins­ti­tu­tion, « clef de voûte de la domi­na­tion éco­no­mique et sociale pré­sente ». À rebours d’une théo­rie cri­tique qu’il estime trop sou­vent déplo­ra­tive et catas­tro­phiste, Friot creuse son sillon en sui­vant celui que les géné­ra­tions pré­cé­dentes ont à ses yeux enta­mé : la Sécurité sociale et le sala­riat enten­du comme conquête de la classe révo­lu­tion­naire. Sur fond de péril éco­lo­gique, l’a­gri­cul­ture fait ici office de fil rouge : la mise en place d’une Sécurité sociale de l’a­li­men­ta­tion, entiè­re­ment pay­sanne et bio­lo­gique, est ain­si décrite, bud­gets à l’ap­pui. Elle s’ins­ti­tue­rait face aux enseignes et cir­cuits capi­ta­listes, qu’il convien­drait d’as­sé­cher avec le concours des consom­ma­teurs, dotés d’un bon d’a­chat men­suel de 100 euros à uti­li­ser au sein des réseaux ali­men­taires pris en charge par cette nou­velle ins­ti­tu­tion. La dette agri­cole irait recu­lant, jus­qu’à dis­pa­raître. Et Friot d’a­van­cer qu’il est pos­sible d’i­ma­gi­ner la géné­ra­li­sa­tion d’un tel régime col­lec­ti­ve­ment contrô­lé à l’en­semble des sec­teurs de pro­duc­tion : la « civi­li­sa­tion » capi­ta­liste s’ef­fon­dre­rait, et avec elle le pro­duc­ti­visme indus­triel. Pareil pro­ces­sus « sera long », assure Friot, mais il per­met­trait de stop­per « immé­dia­te­ment » la pro­gres­sion du désastre éco­lo­gique en cours.
[L.M.]

Décembre 2019 - \- 48 pages - \- format 11 par 18 - \- prix de vente public : 5,00 EUR - \- ISBN : 978-2-35104-139-0