Pour une Sécurité Sociale du Vêtement
Nos vêtements sont une part de nous. En plus de nous protéger, ils nous représentent et nous insèrent dans nos pratiques sociales, économiques, culturelles et symboliques.
Cependant nous avons à nous interroger et réagir face à la manipulation et l’aliénation par les effets de mode qui envahissent notre champ de vie.
Nous sommes rarement déçu.e.s des excès, abus et absurdités de la classe capitaliste. La gestion de ce que nous portons ne fait pas exception. La bourgeoisie nous maltraite/influence par les codes d’apparence qu’elle nous impose, par le mode de fabrication des habits, la brièveté des usages, l’organisation de l’accumulation, le transit continu et incessant de ces matières, l’indigence de la fin de vie de ces objets intimes.
Mais notre propos est moins de constater la laideur du tableau général actuel que de proposer une alternative joyeuse(1) : créons une sécurité sociale du vêtement.
Le principe sera de s’approprier et repenser nos usages, nos envies, nos besoins, et de se donner les moyens d’y répondre.
D’une part beaucoup de besoins sont à combler : des équipements adaptés pour tous, des envies de diversité (formes, couleurs) et de créativité.
D’autres parts, l’urgence climatique nous ordonne de repenser nos réels besoins, le cycle de fabrication, de transport, d’usage, de réutilisation et/ou de recyclage. Nos codes sociaux : beau ne veut pas dire cher !
Pour mémoire, la France est riche d’une histoire industrielle dans le domaine textile. Cela nous rappelle ce dont est capable le capitalisme : la capacité à créer de grandes industries, mais aussi à saccager l’environnement, d’orchestrer « par la folie des grandeurs » et maltraiter les travailleurs-euses.
De plus, travailler sur ce thème impose aussi de réfléchir sur notre rapport à notre corps. En particulier, le corps des femmes est l’objet de fortes pressions de la classe capitaliste et de la classe des hommes(2). Donc, réorganiser la filière de l’habit obligera à constater et combattre nombres de rapports de domination.
Nous, classe révolutionnaire en constitution, avons déjà commencé à subvertir le mode de production.
Par ce que nous le voulons, décidé ensemble, nous allons donc continuer dans l’utile, le nécessaire, l’agréable, le beau et l’émancipation, en maîtrisant tout le cycle de fabrication de nos habits.
Rencontre des groupes locaux Gironde, Pyrénées Atlantique et Midi-Pyrénées (3)
1 - Pour un communisme luxueux – série d’articles Perspectives, extraite du Blog de Frédéric Lordon La pompe à phynance, Monde Diplomatique
2 - Vidéo, Micro Lopé - #5 # Féministe Matérialiste - Entretien avec Katia, éducatrice populaire et militante féministe.
3 - Besta bai eta borroka ere bai (la fête, oui, mais la fête et la lutte aussi)