Revue de Presse : article sur les Estivales 2019

26/08/2019     LA NOUVELLE REPUBLIQUE .FR

    Revue de Presse : article sur les Estivales 2019

    Article publié dans le Nouvelle République.fr le 26/08/2019.

    https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/commune/argentonnay/au-chateau-de-sanzay-ils-font-la-revolution-salariale

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    Au château de Sanzay, ils font la révolution salariale

    Publié le 26/08/2019 à 04:55 | Mis à jour le 26/08/2019 à 04:55

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    Le week-end des Estivales de Réseau Salariat a été rythmé par de nombreux ateliers, comme celui-ci consacré à la Sécurité sociale d’alimentation. © Photo NR

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    Lors du week-end du 15 août, se sont tenues, à Argentonnay, les Estivales de Réseau Salariat qui promeut l’idée d’un salaire à vie.

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    Réseau Salariat est une association d’éducation populaire qui organise tous les étés depuis quatre ans, en Corrèze par deux fois et l’an passé dans la presqu’île de Crozon (Finistère), des rencontres autour de plusieurs thèmes, comme le salaire à vie ou salaire socialisé pour tous, la sécurité sociale d’alimentation et la transformation de la propriété lucrative en propriété d’usage pour tous les producteurs. Une soixantaine de personnes ont participé aux débats qui ont eu lieu au château de Sanzay à Argentonnay.

    > Se passer des actionnaires ?

    Lors du débat, Sylvie de Nancy se lance : « Nous ne sommes plus au temps des seigneurs, bien qu’au château de Sanzay devenu d’ailleurs officiellement centre socioculturel début 2019, on ne coupe plus les têtes mais on s’occupe des têtes blondes aux têtes grises au travers de multiples activités. Nous sommes désormais au XXIe siècle et on constate que 1 % de la population mondiale possède plus de 50 % de la richesse mondiale ! On pourrait peut-être faire en sorte que 100 % des richesses mondiales produites par nous tous et donc producteurs de ces richesses soient possédées par l’ensemble des 100 % des intéressés. »

    > Comment faire sans les actionnaires ?

    Sébastien, adhérent de Marseille affirme : « L’essentiel est que cette idée de remplacer la propriété lucrative par la propriété d’usage devienne désirable pour une grande partie de la population. Il faut non seulement y croire mais arriver à ce que cette idée soit essentielle et indispensable, c’est une grande partie de la population qui décidera. »

    > Un autre thème à émerger : la Sécurité sociale d’alimentation. Qu’est-ce que représente ce concept ?

    Katia, adhérente du Mans, veut bien répondre : « Je ne suis pas une économiste, de plus ce projet est à l’état d’ébauche dans notre association depuis un an. Notre groupe de réflexion pour le salaire paysan et la sécurité sociale d’alimentation s’est emparé de cette réflexion en collaboration avec la Confédération Paysanne et Ingénieurs sans Frontières. Sur le modèle de la Sécurité sociale (maladie santé) on peut très bien imaginer des paysans conventionnés en agriculture biologique qui fourniraient des aliments à la population qui serait munie d’une sorte de carte vitale lui permettant de s’approvisionner directement auprès de distributeurs eux-mêmes conventionnés ».

    > Mais qui paye ?

    Camille, adhérente de la région nantaise : « Nous tous pour nous tous, dans la mesure où les actionnaires ont rejoint l’ensemble de la population et n’exploitent ni plus rien, ni personne. Nous sommes tous devenus propriétaires et il s’agira de prendre une cotisation sur la valeur ajoutée de ce que nous produisons. Nous avons déjà calculé qu’une cotisation de 8 % permettrait d’abonder le budget de la caisse de sécurité sociale de l’alimentation de 150 € par mois et par personne ».

    > Vous virez d’abord les actionnaires ou vous mettez en place votre caisse de Sécurité sociale d’alimentation ici et maintenant en action ?

    Le mot de la fin revient à David, d’Angers : « C’est la réponse de l’œuf et la poule. Notre association insiste beaucoup sur le « déjà là » dans notre société capitaliste. Vous savez que beaucoup de dirigeants aux États-Unis par exemple considèrent la France comme un pays communiste et ils n’ont pas complètement tort car effectivement le projet de régime général de la Sécurité sociale est un projet à forte teneur anticapitaliste puisqu’il crée du salaire pour tous : salaire des parents avec les allocations familiales, salaire des soignants (médecins, infirmières…), salaire des retraités, salaire des chômeurs… Tout cela grâce à la cotisation. Nous avons viré le profit de certains actionnaires qui veulent d’ailleurs le récupérer par le biais des assurances et des mutuelles. Il s’agit d’étendre le « déjà là » pour l’ensemble de la population et non pour ceux que nous considérons comme des parasites… »